De Jamel Debbouze avec les voix de Jamel Debbouze, Mélissa Theuriau et Arié Elmaleh
La note des Cinévores :
Premier passage derrière la caméra pour Jamel Debbouze. Premier film intégralement réalisé en performance-capture à l’échelle européenne. Premier rôle au cinéma pour Mélissa Theuriau (en dehors d’une voxographie dans »Planes »)… Derrière cette anaphore se cacherait presque une forme d’obligation… Celle d’être indulgent (voire bienveillant) à l’endroit de Pourquoi j’ai pas mangé mon père. Comme si le risque pris, parfaitement louable s’il en est, faisait office de bouclier à une quelconque forme de remise en question. Il convient avant toute chose de saluer l’ambition de Jamel qui, après être tombé en pamoison devant le best-seller de Roy Lewis, a travaillé d’arrache-pied pour présenter un résultat final qu’il espérait le plus sincère possible. A défaut d’être réussi, le pari est en effet là, tangible. Hélas, au-delà de la problématique laideur des personnages et des décors, le bât blesse notamment dans l’écriture, inégale, inaboutie et lestée de métaphores aussi disgracieuses qu’un éléphant piégé dans un magasin de porcelaine (sur l’exclusion, entre autre). Par ailleurs, ce n’est pas parce que Jamel habite littéralement la gestuelle et la diction d’Edouard que cela rend son projet plus personnel. Au contraire, il aurait peut-être fallu rendre ce héros, à fort potentiel empathique, plus universel en le désolidarisant d’un champ lexical »zimdinezidanien » que l’on connaît déjà par cœur. L’ennui, c’est qu’on a le sentiment constant de supporter un one-man-show qui n’avait pas vraiment sa place dans le cadre d’un film d’animation. Dommage.
Mehdi Omaïs
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