Critique : John Wick

keanuDe David Leitch et Chad Stahelski avec Keanu Reeves, Michael Nyqvist et Alfie Allen

La note des Cinévores : 2etoiles

Redoutable tueur à gage par le passé, capable d’éliminer avec un seul flingue l’armée d’Attila dans son intégralité, John Wick (Keanu Reeves) n’est plus vraiment à la hauteur de sa propre légende. Normal, puisque la maladie a emporté son épouse et l’a plongé dans une existence atonique. Seule consolation ? Sa Ford Mustang rutilante qu’il bichonne religieusement et sa chienne Daisy, cadeau posthume de sa bienaimée pour lui éviter une solitude dévorante. Quand Wick croise la route d’Iosef Tarasof, tout part en vrilles. Avec le concours de deux complices, le malfrat s’introduit chez lui pour lui péter la gueule, voler sa caisse et trucider Daisy. Il n’en faut pas plus pour déloger notre héros de sa léthargie et le pousser à se venger en sarclant les environs des vermines gluantes. Premier film de David Leitch et Chad Stahelski, cascadeurs émérites passés par les cases Point Break ou Matrix Reloaded, John Wick assume dès ses prémices l’extrême débilité de son scénario. Ou comment un mec taciturne va partir en croisade contre la pègre et ses sbires pour sauver l’honneur d’une boule de poils d’origine canine. Oui, c’est vraiment de ça dont il s’agit. N’allez pas chercher plus loin et privilégiez une approche parfaitement binaire. En évitant le sérieux comme la peste, les deux cinéastes ne se refusent aucune excentricité narrative, livrant ainsi un divertissement badass violent, fun et dynamique. Au centre de cette entreprise où les coups de feu fusent tous azimuts, Keanu Reeves s’éclate en machine à tuer. Après les échecs retentissants de 47 Ronin et Man of Tai Chi, la star de Speed, qui a subi pour l’occasion un entraînement mêlant judo et jujitsu, devrait bel et bien renouer avec le succès. Fort d’un charisme toujours intact, il porte avec la manière cette série B bourrée de castagnes sauvages et d’hilarantes répliques à dormir dehors. Un cocktail idéal pour passer une soirée à la cool sans avoir à solliciter plus d’un neurone. Ni plus ni moins. Con mais efficace, en somme.

Mehdi Omaïs