Critique : Fast and Furious 7

FastDe James Wan avec Vin Diesel, Paul Walker et Jason Statham

La note des Cinévores : 3étoiles

Géniteur-geek de Saw, Insidious et autre Conjuring, James Wan a judicieusement levé son frein à main pour changer de cap. Et c’est tant mieux ! Car s’il s’avère doué pour jouer avec les codes de l’horreur, le cinéaste de 38 ans s’impose cette fois comme un excellent metteur en scène du cinéma d’action. En acceptant de piloter Fast and Furious 7, il fait montre d’un talent protéiforme et prouve qu’il est capable d’assumer un budget éléphantesque de 250 millions de dollars. A en juger par le joie et la fierté que lui a procuré ce projet, il n’est d’ailleurs pas improbable qu’il s’adonne à un autre tour de piste.

Construit autour d’un scénario insignifiant – Dominic Toretto et ses potes casse-cou doivent combattre un méchant revanchard et faire main basse, en parallèle, sur un logiciel de hacking baptisé L’œil de Dieu –, cet épisode vaut surtout pour ses séquences d’action impressionnantes. Depuis The Raid 2, on aura rarement pris autant de plaisir à contempler des gens se mettre sur la gueule. Pêle-mêle, on y admire, de façon délicieusement régressive, des voitures qui sont parachutées d’un avion de guerre, une auto de collection qui vole d’immeuble en immeuble ou des combats à mains nues herculéens. Que dire du méchant ? D’ordinaire occupé à briser des malfrats, Jason Statham est l’une des vraies surprises de cet opus. Probablement parce qu’il y incarne une tête brûlée querelleuse et prête à tout pour venger son frère, tué dans le 6ème film. Surgissant à intervalles réguliers comme une sorte de Jason Voerhees de la castagne, son personnage de bad guy donne le la et compose un gimmick savoureux. On saluera au passage son ennemi de premier ordre, le flic Luke Hobbs (excellent Dwayne Johnson). Tout comme le reste du casting, qui accorde une énergie contagieuse à ce qu’il considère clairement comme un gros kiff collectif.

Pierre angulaire de la saga Fast and Furious, l’amitié qui lie Dominic Toretto (Vin Diesel) à Brian O’Connor (Paul Walker) brille par ailleurs de mille feux dans ce nouvel épisode. Le script mise à bloc la carte de la famille et de la fraternité avec une forme de naïveté qui va droit au cœur. Ici, les émotions très appuyées (tout comme les répliques à coucher dehors) sont assumées avec une telle générosité qu’il devient difficile d’y résister. Au-delà de ses deux membres principaux, cette bande attachante (et bien souvent en marge de la loi) essaime de la bonne humeur en barres et véhicule de jolies valeurs de loyauté. Quant aux rajustements consécutifs au décès de Paul Walker, ils sont à peine visibles à l’écran et ne modifient en rien l’entreprise. Au final, on retiendra par-dessus tout le dénouement très digne concocté par les scénaristes. Difficile de ne pas être ému aux larmes par cette forme d’adieu, dont on taira les effets. Accrochez vos ceintures (et votre cœur) et préparez les mouchoirs !

Mehdi Omaïs