Inspiré du conte de fées éponyme et du chef-d’œuvre d’animation de 1950, Cendrillon fera son retour en salles le 25 mars prochain devant la caméra de Kenneth Branagh. Lily James incarnera la célèbre héroïne tandis que Cate Blanchett se glissera sous les traits de Lady Tremaine, la terrible marâtre. La bande annonce, postée il y a quelques jours, a beaucoup fait jaser sur les réseaux sociaux, soulevant un vrai combat entre les détracteurs et les aficionados. L’occasion pour LesCinévores d’interroger quatre blogueurs sur le type de projet en question, à savoir l’adaptation live des classiques Disney. Réponses !
Anne-Laure Soyez – www.labobineselective.com
POUR – « En tant que grande fan de Disney, chaque annonce de la mise en chantier d’un nouveau film reste une bonne nouvelle. J’ai été agréablement surprise par Maléfique, moins par Blanche-Neige et le chasseur et le Alice au pays des Merveilles de Tim Burton. Mais il faut avouer que ces conversions live proposent quelque chose de neuf et ne sont pas des remakes. Prenons Maléfique ou Blanche-Neige pour lesquels l’histoire a été revue et modernisée ou Alice qui s’est monté sur le seul nom de Burton (et de ses interprètes, d’accord). Attention tout de même au trop plein qui risque de lasser les spectateurs. Disney ne doit surtout pas oublier de proposer quelque chose de nouveau en passant par la modernisation de ses classiques. »
Jean-Victor Houët – www.cloneweb.net
CONTRE – « Cette nouvelle mode de reporter les mêmes contes à l’écran pose particulièrement problème chez Disney qui inscrit ça dans une logique purement marketing et malheureusement rarement artistique. Il suffit de voir le trailer de Cendrillon, où tout n’est que retranscription en live du dessin animé, pour voir à quel point ils jouent sur la carte nostalgique en racontant ce qui semble être exactement la même histoire. A contrario, la bande annonce du Pan de Joe Wright (qui n’est pas produite par Disney) dévoile une imagerie et un point de vue nouveau par rapport aux autres adaptations. Et quand ils tentent une approche différente à la Maléfique, ils en viennent à bafouer l’histoire originale ! Souvenez-vous : le film commençait et se terminait en expliquant que ce que l’on pensait être l’histoire de La belle au bois dormant était totalement faux, reniant au passage l’un de leurs plus beaux films ! Disney a fait bien des chefs-d’œuvre avec leurs dessins animés inspirés de contes. Ils devraient donc se concentrer à raconter de nouvelles histoires pour poursuivre une tradition louable plutôt que de se reposer sur leurs lauriers, et sur les marques qu’ils cultivent en boucle. »
Vincent Courtade – www.cineclubmovies.fr
POUR – « A condition que ce ne soit pas qu’une adaptation pure et dure mais bien une relecture ou une autre histoire dans le même univers ! Dans un contexte hollywoodien frileux en originalité, les studios ont tendance à piocher dans des valeurs sûres, des franchises ancrées dans la mémoire d’un public toujours plus désireux d’être rassuré en sachant ce qu’il va voir. Et opter pour les vieux dessins animés Disney est un très bon choix stratégique, tant nous avons tous grandi avec eux. D’un point de vue artistique, l’intérêt est moindre lorsque l’adaptation est à la lettre, mais rassurant pour le public, dont la nostalgie s’empare. Autre intérêt ? Les réalisateurs prestigieux choisis, aux univers bien distincts : Tim Burton pour Alice Au Pays Des Merveilles, Kenneth Brannagh pour Cendrillon, Joe Wright pour Pan, John Favreau pour Le Livre De La Jungle… Il est intriguant de voir ce que ces véritables auteurs vont faire de cet immense catalogue dont les adaptations sortiront à un rythme assez impressionnant ces prochaines années. »
Nicolas Balazard – www.cine-nerd.fr
POUR – « Mais avec une nuance cependant. Oui pour Maléfique, non pour Alice au Pays de Merveilles. Un conte est par essence intemporel et interprétable de nombreuses façons. Le fait que Disney adapte ses classiques en films live n’est pas si différent du débat « pour ou contre les reboots / remakes ». Les classiques animés sont destinés à un public jeune et représentaient ce qu’il voulait dans les années 1950-60. D’autant plus que les effets visuels n’en étaient qu’à leurs balbutiements (pas d’ordinateurs), l’animation était la seule représentation possible. Réadapter ces histoires permet au public actuel de découvrir ces contes, la technologie ayant suffisamment évolué pour qu’ils soient crédibles avec de vrais acteurs. Et peut-être d’apporter une nuance de maturité et de noirceur en plus. En réalité le seul débat réside dans le choix du scénariste qui pourra insuffler suffisamment de fraîcheur pour une relecture, et non une redite, du conte. »
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