Critique : Toute première fois

toutepremiereDe Noémie Saglio et Maxime Govare avec Pio Marmaï, Franck Gastambide et Camille Cottin

La note des Cinévores : 2etoiles

Du haut de ses 34 balais, Jérémie a tout pour lui : un bel appartement, une famille conciliante, un boulot lucratif et un petit copain attentionné avec qui il compte se marier. Seulement voilà, cet horizon s’ébrèche quand il se réveille un beau matin aux côtés d’une ravissante suédoise. Jusqu’alors persuadé de son homosexualité, l’intéressé entre de plain-pied dans une période de questionnement identitaire. Doit-il lutter contre ce désir nouveau et inattendu ? Ou, au contraire, le balayer d’un revers de main ? Multi-récompensé au Festival de l’Alpe d’Huez, Toute première fois conduit son héros, incarné par Pio Marmaï, vers le trouble, l’angoisse et l’indécision. Des sentiments prisés par la comédie (surtout quand il est question d’engagement), que les cinéastes et scénaristes Noémie Saglio et Maxime Govare recyclent ici à leur manière. Si les répliques ne sont pas d’une finesse de joaillier, elles apportent toutefois un peu de fraîcheur à un genre trop souvent balisé et sans audace. Alors, oui… On pourra volontiers s’agacer du caractère mécanique de l’intrigue, grimacer devant des personnages archétypaux (notamment la sœur du héros) ou faire montre de scepticisme face à la tournure finale de l’entreprise. Il n’empêche que subsiste le réel plaisir de voir cette joyeuse bande –inspirée par Jude Apatow– guerroyer avec envie pour faire bouger les lignes de la comédie française. A ce jeu, on saluera surtout les performances concluantes de Franck Gastambide de Camille Cottin, l’irrésistible « Connasse » de Canal+.

Mehdi Omaïs