De Katia Lewkovicz avec Marina Foïs, Noémie Lvovsky et Laura Smet
Trois ans après Pourquoi tu pleures ?, la réalisatrice Katia Lewkowicz nous revient avec une comédie décousue et alambiquée. Et ce, malgré de bons acteurs (sur le papier) et un pitch intéressant. Tiens-toi droite met en scène le quotidien de trois femmes a priori différentes, mais qui vont finir par se rejoindre tant sur les plans personnel que professionnel. Il y a tout d’abord Louise, l’héritière d’un pressing familial pistonnée pour bosser dans une fabrique de poupées. Vient ensuite Lili, cette Miss Nouvelle-Calédonie qui n’est bonne qu’à faire la plante verte, et encore. Enfin, Sam, une mère de famille dépassée. A elles trois, elles doivent représenter la femme moderne sous tous ses aspects, sous toutes ses coutures, avec toutes ses peurs et ses indécisions. Mais la femme moderne se réduit-elle à sa place dans une famille, dans une entreprise ou au sein d’un mariage ? Si le but était d’en dresser le portrait contemporain, on est en droit de se demander pourquoi celle-ci est aussi caricaturale. Elle crie, elle hurle, elle pleure, elle met des claques injustifiées, elle se bat comme une chiffonnière et indiffère. Et que dire des hommes ? Leurs répliques sont réduites au minimum syndical mais on leur a laissé l’incroyable droit de déboutonner leurs pantalons à tout-va. C’est trop gentil, il ne fallait pas ! Tout ici est indigeste. A l’image d’une réalisation qui donne mal au crâne avec ces personnages qui vont et viennent, ouvrent et ferment des portes et se dérobent constamment. A force de les chercher dans le champ, on se lasse, on s’épuise, on s’énerve. Pour faire simple : Tiens-toi droite passe complètement à côté de son propos, met en image 1h34 de vide et déçoit sur toute la ligne. Heureusement qu’une petite scène de malentendu entre Lili et sa domestique vient nous rappeler que tout ça était une comédie. Autrement, on n’aurait pas su où ranger cet objet cinématographique.
Wyzman Rajaona
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