De Paul King avec Ben Whishaw, Hugh Bonneville et Sally Hawkins
Quelque part sous la canopée des grandes forêts du Pérou réside une curieuse famille d’ours. Il y a l’oncle, la tante et le petit neveu. Rien ne les ravit plus que la marmelade aux oranges, qu’il fabrique avec un rare sens du stakhanovisme. Mais leur vie simple et bio se trouve bouleversée à la suite d’un tremblement de terre. Conséquence ? L’ourson embarque séance tenante dans un petit bateau et prend la direction de Londres où il espère être logé par un vieil explorateur qui, jadis, a connu et aimé ses parents. Assis sur sa maigre valise à la gare de Paddington, il tombe sur l’exubérante famille Brown qui consent à le prendre sous son aile, en dépit de son absence de manières et de sa propension à faire des bêtises. N’hésitez pas une seule seconde : Paddington est bel et bien le film familial de cette fin d’année, un spectacle efficace, roboratif et fédérateur. Admirablement reproduit à l’écran, l’ours préféré des Anglais (inspiré par les albums cultes de Michael Bond) a ce qu’il faut de charme et de nonchalance pour plaire, quel que soit votre âge. Gaffeur à qui l’on pardonne tout, il appartient à cette catégorie de personnage dont la naïveté et l’innocence parviennent à réunir (Peter Sellers et Charlie Chaplin l’auraient adoré). Le réalisateur Paul King l’a bien compris et joue de sa personnalité attachante en la célébrant dans un comique de situation bien senti. Alors oui, c’est moralisateur à souhait, bien-pensant, mais la recette est si généreusement cuisinée qu’on y mord sans réfléchir. Quoi de mieux en effet que de mettre en avant, à l’approche de Noël, des valeurs de solidarité, de partage et d’altruisme ? Décidément, le producteur David Heyman a du pif. Après avoir chapeauté la saga Harry Potter ou Gravity, il investit avec réussite le conte et réunit pour l’occasion des comédiens (excellents Hugh Bonneville et Sally Hawkins) qui s’amusent et nous amusent. Un divertissement so british (et cute) !
Mehdi Omaïs
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