Critique : Le Livre de la Jungle

De Jon Favreau avec les voix de Lambert Wilson, Leila Bekhti et Eddy Mitchell

La note des Cinévores : 3étoiles

Il parait que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. C’est en tout cas l’adage qui fait vrombir toutes les soupapes de Disney. Après Alice au Pays des Merveilles, Cendrillon ou Maléfique, la firme aux grandes oreilles s’est attelée à une nouvelle version live d’un de ses classiques : Le livre de la jungle. Pour transformer cet essai sans froisser la très volumineuse fan base de l’œuvre culte sortie en 1967, elle-même adaptée du roman homonyme de Rudyard Kipling, il fallait compter sur quelqu’un qui ait les épaules assez solides pour en assumer le budget conséquent (175 millions de dollars) et la revisite. Son nom ? Jon Favreau ! Rompu à la gestion de la pression pécuniaire –les deux premiers Iron Man, c’est lui–, le réalisateur a su tirer le meilleur des progrès technologiques pour proposer un spectacle visuellement prodigieux. Dès l’entame, la mise en scène épouse une 3D ultra efficace (et immersive) le temps d’une course entre les arbres d’un Mowgli plus vrai que nature. Et les exploits formels ne cessent de se répéter à mesure que les animaux entrent et sortent du cadre avec un réalisme rendu confondant par la motion capture. Jamais le jeune Neel Sethi, seul acteur vivant sur le plateau, ne parait en décalage par rapport à ce monde créé de toutes pièces qui l’entoure. C’est avec le regard d’un enfant de 10 piges que l’on suit ses aventures, lesquelles se révèlent plus sombres qu’à l’accoutumée, grâce notamment au personnage de Sherkan, méchant en puissance de l’opus. Que les parents se rassurent : la violence relative fleurissant ici-et-là est constamment jugulée par de purs instants de drôlerie et d’insouciance, à l’instar du Il en faut peu pour être heureux qui résonne, 50 ans après, dans les oreilles des nouvelles générations. Nul doute que les gamins devraient être ravis de passer du temps avec ce Mowgli qui, contrairement au précédent, préfère composer avec la nature au lieu de la conquérir. Un joli message portant ses fruits au box-office mondial…

Mehdi Omaïs

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