En 1999, la planète cinéma tremble de peur devant Le Projet Blair Witch, objet filmique non identifié qui remet au goût du jour le principe du found footage. Derrière ce projet peu coûtant ? Deux très jeunes réalisateurs, Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, et des producteurs ayant du nez. Mais surtout des acteurs inconnus – Heather Donahue, Joshua Leonard et Michael C. Williams -, qui incarnent avec engagement trois étudiants en ciné. Lesquels prennent la direction de la forêt de Blair, dans le Maryland, pour y tourner un documentaire sur une sorcière qui hante les lieux. Le film, culte dès sa sortie, devient l’un des plus rentables de l’histoire du cinéma avec 248 millions de dollars dans les poches pour un budget riquiqui de 60000 dollars. Si tout le monde se souvient du récit et de la peur blanche qu’il engendre, les noms de ses interprètes principaux et leurs trajectoires sont passés à la trappe. Alors, que sont-ils devenus ?
Heather Donahue
Impossible d’oublier cette séquence poignante et flippante dans laquelle son personnage s’excuse devant la caméra, la morve coulant du nez. On pensait alors que Heather Donahue gagnerait en notoriété et qu’on la croiserait dans des films mainstream, aux côtés d’acteurs confirmés. Et bien non… L’intéressée a papillonné dans l’univers des séries, s’autorisant quelques apparitions au cinéma dans des œuvres anonymes. A la télé, les physionomistes ont pu la reconnaître dans Au-delà du réel (2001), Disparition (2002) ou Manticore (2005). A partir de 2008, sa vie change. Elle réalise qu’elle ne veut pas de l’épitaphe : « Ci-gît la fille du Projet Blair Witch ». Alors elle se cherche. Médite. Et suit finalement son petit ami à Nuggettown, en Californie, pour cultiver du cannabis à usage médical. En 2011, elle consigne cette expérience dans un livre baptisé Growgirl, édité par Gotham Books, une filiale du géant Penguin Group.
Joshua Leonard
Si sa partenaire à l’écran Heather Donahue semble avoir zappé les écrans, Joshua Leonard a pour sa part continué sur sa lancée et bâti une carrière discrète mais éclectique. Avec le succès du Projet Blair Witch, pour lequel il a gagné 1000$, Joshua est remarqué au festival de Sundance et s’enorgueillit de voir les médias lui tourner autour. Depuis, il est apparu dans une pléthore de séries (United States of Tara, Hung, True Detective, Touch ou Esprits Criminels) et de films (Si je reste, Shark 3D, The Motel Life ou Higher Ground, première réalisation de l’actrice Vera Farmiga). Son rôle le plus marquant sur grand écran reste à ce jour celui de Humpday de Lynn Shelton (qui a donné naissance au remake français Do not disturb), grand gagnant des Independent Spirit Award en 2009. Il a par ailleurs réalisé le court métrage The youth in us, présenté à Sundance en 2005. Tout va bien donc.
Michael C. Williams
L’herbe n’est visiblement pas verte pour tout le monde. Si Heather Donahue le cultive et Joshua Leonard le foule avec joie, on ne peut pas en dire autant de Michael C. Williams. S’il a déserté les toiles, à 41 ans, l’intéressé a néanmoins la joie de diriger le Big Blue Door Theater à Hawthorne, New York. Vous pouvez toujours passer lui faire un petit coup si vous êtes dans le coin. Aux dernières nouvelles, qui datent de 2009, il serait par ailleurs en train de faire des études pour devenir conseiller d’orientation. Après Le projet Blair Witch, il a vécu quelques semaines incroyables durant lesquelles il s’est retrouvé à faire la fête avec Britney Spears ou à discuter avec Spielberg, qui lui promettait une belle carrière. Au-delà de ses apparitions dans The Objective et Law and Order, rien à signaler.
Mehdi Omaïs
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