De Jonathan Liebesman
Avec Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez et Bridget Moynahan
La note des Cinévores :
Cela fait des mois que l’on se pourlèche les babines en attendant avec une impatience criante l’arrivée sur notre territoire de « World Invasion : Battle Los Angeles ». A coups d’extraits et de teasers tous aussi palpitants les uns que les autres, la stratégie de communication du distributeur a marché à plein régime, suscitant les supputations les plus farfelues sur le scénario de ce long métrage. Flash-back ! Dans la nuit du 24 au 25 février 1942, un ovni aurait plané au-dessus de la Californie et provoqué la célèbre Bataille de Los Angeles. S’en est suivi une nuit de couvre-feu rythmée par 1440 salves de missiles antiaériens, l’engin non identifié étant assimilé à une menace japonaise. C’est sur la base de ces faits réels que s’appuie ce blockbuster signé Jonathan Liebesman, le réalisateur de « Massacre à la tronçonneuse au commencement ». Cet abonné des œuvres horrifiques a eu à sa disposition un budget confortable de
100 millions de dollars pour remplacer l’ennemi originel par une armée extraterrestre suréquipée et de très mauvaise humeur. Réussissant à installer son intrigue et à nous présenter chacun des personnages avec efficacité, le cinéaste filme l’entame nerveusement, sur la base de plans serrés façon « 24 heures chrono ». On nous en montre très peu et c’est tant mieux. Ainsi, on parvient à saisir la peur et la panique qui s’emparent des foules hystériques et on embarque, le coeur battant, aux côtés des marines pour un combat difficile. Le long métrage s’avère alors ultra prometteur… Mais la déception ne tarde pas à gonfler. Les scènes d’action, d’abord stupéfiantes, se répètent inlassablement jusqu’à ce que leur virtuosité formelle cède la place à un ennui irréversible. Une fois l’identité des envahisseurs révélée, l’intrigue s’essouffle et la caricature s’invite. Aaron Eckhart, le héros de ce maelstrom bruyant, se mue en un étendard éculé du patriotisme ricain et porte comme il peut cette publicité à gros budget à l’effigie de ces marines courageux qui n’abandonnent jamais. Et quand le calme revient avec parcimonie, c’est pour laisser le voie libre à des dialogues manquant cruellement d’originalité. Malgré sa superbe photo signée Lukas Ettlin, ses qualités artistiques et son introduction qui laissait présager le meilleur, le film s’écroule en jonglant sur les codes du genre. Vous n’échapperez à rien : ni au perpétuel humour à deux balles de ces soldats face aux drames, ni à l’apparition des petits citoyens (parents et enfants) à sauver, ni à la glorification de l’armée US. « World Invasion : Battle Los Angeles » ne dépasse jamais son ambition de sous « Guerre des Mondes » métallique et nous laisse, n’en déplaise à quelques belles scènes d’action, mâchonner notre amertume.
Mehdi Omaïs
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