De Maïwenn avec Joey Starr, Karin Viard et Marina Foïs
La note des Cinévores : 
Il y a quelques mois, une bombe explosait à Cannes avec la présentation de Polisse, le nouveau long métrage de Maïwenn, qui s’est vue auréoler d’un Prix du Jury mérité. C’est après avoir regardé un programme télévisé relatant la réalité de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) que l’intéressée, remarquée par ses deux premières réalisations Pardonnez-moi et Le bal des actrices, décide de mener des recherches sur cette unité de police. Dès lors, elle y passe un max de temps histoire de se familiariser avec le quotidien édifiant de ceux qui la font vivre. Polisse nait alors peu à peu sous sa plume et celle de la scénariste Emmanuelle Bercot. Un projet porté à bout de bras, malgré de nombreux refus de financement. Produit via Les Films du Trésor par Alain Attal et Philippe Lefebvre, cette immersion implacable au sein de la BPM doit sa force première à son spectaculaire casting (Karin Viard, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Maïwenn, Jérémie Elkaïm…). Parmi eux, Joey Starr, déjà convaincant dans Le bal des actrices, retient tout particulièrement l’attention dans un rôle de flic à fleur de peau. Les autres comédiens ne sont pas en reste, chacun offrant le meilleur de lui-même sous le regard de la cinéaste, dont l’absence au sein de la distribution aurait été plus judicieuse. Caméra au poing, mouvements nerveux, elle les colle au corps et les rend plus réels que jamais, si bien que ce long métrage de fiction prend très vite des allures de documentaire. Tantôt drôle (et même hilarant), tantôt dramatique (jusqu’au choc), Polisse n’obéit à aucune logique narrative. De fait, il découle de chacune des images une liberté de tous les instants. Ainsi, le spectateur passera d’une affaire à une autre, balloté entre la crudité de certaines scènes et l’énergie d’une équipe forcée de se maintenir à la verticale, n’en déplaise à un boulot épuisant physiquement et moralement. Bien écrite et inspirée de faits réels, cette œuvre s’impose avec une rage précieuse comme l’une des meilleures que nous a proposé le cinéma français cette année. Bravo… et rendez-vous aux César !
Mehdi Omaïs
Suivez les Cinévores