De Barry Sonnenfeld avec Will Smith, Josh Brolin et Tommy Lee Jones
Après deux opus ayant rapporté un milliard de dollars de recettes au box-office mondial, la franchise Men in Black accueille (enfin pour certains, malheureusement pour d’autres) un troisième épisode sous la houlette du fidèle Barry Sonnenfeld. Ce projet, bien qu’étant l’un des plus attendus de l’année, nous arrive avec une réputation sulfureuse. En effet, sa genèse n’a pas été évidente ; la faute principalement à un scénario complexe auquel Etan Cohen, Jeff Nathanson ou David Koepp ont apporté leur touche. Et quand les choses ont eu l’air de se mettre en place, le tournage a été arrêté le temps que des passages soient réécrits selon les souhaits de Will Smith. Un véritable casse-tête pour Sony qui chapeaute l’entreprise et son confortable budget de 215 millions de dollars, soit 75 millions de plus que le second volet. C’est donc avec une certaine appréhension que je suis allé vers ces nouvelles aventures, persuadé (à tort) de me retrouver devant un spectacle bâclé. Chez les « Men in Black », rien n’a vraiment changé : l’agent J (Will Smith) est toujours aussi locace et son collègue K férocement sarcastique (n’oublions pas qu’un duo fonctionne lorsque les personnalités sont diamétralement opposées). Dans l’agence qui les emploie, l’objectif est le même : réguler l’activité des extraterrestres sur Terre à grand renfort de discrétion et de flashs effaceur de mémoire. Hic de ces nouvelles aventures ? Quand le méchant boglodite Boris (Jemaine Clement) s’échappe du vaisseau où il était prisonnier, il n’a qu’une idée en tête, laquelle consiste à renvoyer K dans le passé pour changer le cours de l’histoire et récupérer le bras qu’il a perdu. Face à ce terrible constat pouvant coûter –on ne vous dira pas pourquoi– la fin du monde, J décide de faire un saut dans le passé pour mettre en garde la version plus jeune de K (Josh Brolin). A la lecture du pitch, tout ça peut paraître compliqué mais fort heureusement, les nombreuses réécritures ont rendu ces péripéties parfaitement digestes. Nettement au-dessus des deux premiers épisodes, Men in Black 3 constitue une réelle surprise à bien des niveaux et parvient avec panache à conjuguer science-fiction basique et humour enlevé. Bien plus que dans le récent Avengers, le rire accompagne le spectateur tout au long de ce blockbuster assumé grâce à des répliques ciselées et de délicieux anachronismes ; l’arrivée de J en 1969 à l’heure d’une Amérique toujours en proie aux problèmes raciaux est un must. Will Smith, qui signe ici son (grand) retour après quatre années d’absence, est au sommet de son art comique… sans forcément en faire trop (cf. la séquence où il croise Andy Warhol). Qu’il soit face à Tommy Lee Jones ou Josh Brolin, l’alchimie est immédiate. Et derrière la caméra, Bary Sonnenfeld n’est pas en reste, remplissant son contrat et restituant avec fluidité une intrigue qui aurait pu tourner au vinaigre. Finalement, outre une 3D qui ne sert à rien et un petit flottement dans son dernier tiers, Men in Black 3 se classe dans la catégorie des divertissements intelligents, qui amusent le spectateur sans le prendre pour un con. Un moment fun et délicieusement pop(-corn) !
Mehdi Omaïs
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