De Georges Ruquet
Avec Manuel Blanc, Johan Libéreau et Sarah Biasini
La note des Cinévores :
Bertrand, courtier trentenaire complètement paumé, est contraint d’embrasser une fuite vers l’avant suite à un délit d’initié de plus de 8 millions d’euros. Afin d’éviter tout soupçon, il transfère le butin sur un compte à Jersey au nom de sa compagne Joyce. Parallèlement, Bertrand entame une relation torride avec un jeune serveur qui le convainc de laisser tomber sa femme et de se faire la malle. Un problème se pose : comment récupérer le pactole ? Joyce, qui se dit enceinte de l’enfant de Bertrand, se lance alors dans un chantage odieux : elle ne signera la procuration lui permettant de récupérer son argent que s’il l’épouse et reconnaît son enfant. Face à ces conditions qu’ils jugent irrecevables, Bertrand et son amant fomentent un plan rocambolesque afin de mettre la main sur le précieux document. Le premier film du scénariste Georges Ruquet se veut être une comédie dramatique sur fond de crise économique et sociale. Ce dernier explique d’ailleurs avoir voulu allumer un projecteur sur la tragédie de l’individualisme des sociétés modernes sur le ton de la comédie, avec légèreté. Devons-nous rappeler que l’individualisme représente un des plus grands combats actuels en matière de libertés individuelles ? Traiter alors d’un tel sujet en le réduisant à un vulgaire complot auquel personne ne croit… Pas une bonne idée du tout ! Le long métrage reprend, un à un, tous les clichés inhérents à la comédie de mœurs : cocufiage, ego exacerbé, amant machiavélique, quiproquos en tout genre… sans jamais faire ressentir aux spectateurs la véracité des enjeux en présence. Le scénario, affligeant, n’apporte rien de nouveau dans le paysage cinématographique et lorgne plutôt vers ce qui se fait de pire. Le trio formé par Manuel Blanc, Sarah Biasini et Johan Libérau insupporte sur toute la ligne. Quant au flot incessant de paroles inutiles et grossières des personnages, il asphyxie littéralement les spectateurs, forcés d’attendre laborieusement le levée de rideau ou, pour les plus téméraires, de prendre la poudre d’escampette. Avec sa mise en scène digne d’une publicité de liquide vaisselle et ses gags foireux, « Blind Test » est un premier film raté, à éviter. C’est bien dommage.
Marine Sulitzer
Leave a reply
You must be logged in to post a comment.