De John R. Leonetti avec Annabelle Wallis, Ward Horton et Alfre Woodard
316 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de 20 petits millions. L’an dernier, le film d’horreur The Conjuring conquérait la planète cinéma grâce à son couple d’exorcistes spécialisé dans la saisie d’objets possédés par le diable. Des trophées de chasse que ces derniers cadenassaient comme des armes de destruction massive. Parmi eux figurait une poupée sans histoire dont le physique ingrat est pourtant resté dans les esprits. Résultat ? Hollywood a décidé de lui consacrer un long métrage portant son prénom : Annabelle. Chevelure nattée en deux tresses, sourcils filiformes, regard exorbité et rouge à lèvre sanguin, ce personnage (in)animé est offert par un mari aimant à sa femme enceinte. D’abord ravie, la future maman déchante rapidement quand des membres d’une secte satanique agressent le couple à domicile, convertissant au passage ce jouet souriant en créature méphistophélique. Derrière ce pitch simpliste se cache évidemment le spectre de Chucky, cet autre cadeau belliqueux qui a hanté les salles obscures entre la fin des années 80 et le début des années 90 Hélas, au-delà de leur accointance avec le diable, Annabelle est sacrifiée sur l’autel de l’efficacité mercantile quand Chucky bénéficiait d’une approche drolatique imparable. En effet, cette énième production horrifique ne recule devant aucune figure éculée pour contenter un public adepte des schémas clé en main. Piètrement réalisé, écrit avec le pied gauche et incarné avec amateurisme, Annabelle revendique trois efficaces jump scare, perdus dans une intrigue dont l’imbécilité est vieille comme le monde. Même pas peur !
Mehdi Omaïs
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