De François Desagnat, avec André Dussollier, Bérengère Krief et Arnaud Ducret.
Bonjour bonjour les hirondelles, y’a d’la joie ! Et cette semaine, dans le ciel par-dessus le toit, y’a aussi une sympathique comédie signée François Desagnat, qui se rachète une santé après les problématiques 15 ans et demi et Le jeu de la vérité. Pour contenter votre moral, sachez en effet qu’Adopte un veuf apporte ce qu’il faut de couleurs et de fraîcheur pour rebooster ce début de printemps un peu morose. On y suit le quotidien fait de déboires et d’espoir d’une colloc loufoque, constituée un peu par hasard, entre un veuf solitaire (André Dussollier), une jeune étudiante en lettres qui se veut l’incarnation de la femme moderne démerdarde (Bérangère Krief), un avocat étriqué en pleine rupture amoureuse (Arnaud Ducruet) et une infirmière sage et réservée (Julia Piaton). Portée par un quatuor d’acteurs attachant, cette parenthèse œcuménique est à l’image de ses personnages : drôle en toute simplicité et touchante sans trop en faire. Bérangère Krief, nouvelle frimousse de la jeune comédie française, convainc dans un rôle de jeune femme des temps modernes qui lui va comme un gant. Le beau duo qu’elle compose avec André Dussollier –juste dans l’émotion comme dans le rire, sans excès– participe grandement au charme de l’entreprise. Mention spéciale également pour Arnaud Ducret, étonnant et beaucoup mieux employé qu’en professeur de sport on-ne-peut-moins académique dans Les Profs. Il surfe ici sur la partition d’un humour plus en finesse, et ça lui va très bien. Alors, certes, cette cinquième réalisation de Desagnat ne révolutionne en rien la comédie française telle qu’on la connaît : certaines vannes ont déjà été entendues, la prise de risque est minimale, on sent que les vieilles recettes ont été étudiées et appliquées avec soin et tutti quanti. Malgré tout, la petite cuisine qui s’y déploie fonctionne plutôt bien et les vapeurs qui en émanent ont juste ce qu’il faut de piquant pour nous mettre en appétit de vivre. Résumé ? On rit, on est émus, les gags sont efficaces à défaut d’être inédits et le choix de la simplicité narrative fait son petit effet. Sans prétention, ça fait du bien. Et c’est vraiment, somme toute, une petite et agréable surprise.
Laura Garro
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