Un repas est insipide s’il n’est pas assaisonné d’un brin de folie. Cette maxime improvisée convient parfaitement à #Chef, le nouveau film de et avec Jon Favreau, en salles ce mercredi. Entouré d’une belle brochette de stars (Sofia Vergara, Dustin Hoffmann, Scarlett Johansson et Robert Down Jr.), le scénariste-réalisateur se mue en chef cuisinier qui lâche son emploi pour lancer un food truck. A l’occasion de la sortie de cette sympathique comédie, retour sur quelques films parfaitement gustatifs, qui font gargouiller les ventres et saliver à foison.
Ratatouille de Brad Bird
Dans cette production Disney/Pixar, si populaire qu’elle a même donné naissance à une attraction, Rémy, un jeune rat, se rêve en grand chef français. Pas très soutenu par sa famille, le jeune rongeur écoute les conseils d’Auguste Gusteau, une pointure dans le domaine, et se lance corps et âme dans cette expérience professionnelle galvanisante. Avec Paris en toile de fond et le mantra « Tout le monde peut cuisiner », ce film d’animation oscarisé met l’accent sur la réputation de la cuisine française et l’importance de l’innovation. Au menu : coquilles Saint-Jacques pochées, soupe ancestrale… et forcément, de la ratatouille !
Les saveurs du palais de Christian Vincent
Hortense Laborie, cuisinière de province à la bonne réputation, se voit confier la préparation des repas personnels du Président de la République au Palais de l’Élysée. Rare femme dans un milieu très masculin, elle doit affronter divers obstacles mais parvient à se faire une place, au grand dam de ses confrères. Relevé et gorgé de mets délicats, le film met en scène Catherine Fort et Arthur Dupont, tous deux parfaitement à l’aise avec un Saint Honoré, des tartes pâtissières aux fruits rouges et de la nougatine aux pistaches. Un régal !
La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche
Adèle, 15 ans, ne se pose pas de question quant à sa sexualité : elle finira avec un garçon. Mais ça, c’est avant qu’elle ne rencontre Emma, une jeune femme libre et indépendante aux mystérieux cheveux bleus. Dès lors, débute une relation amoureuse comme on en connaît peu… Drame sentimental puissant et cruel, La Vie d’Adèle vaut aussi, comme souvent chez Abdellatif Kechiche (souvenez-vous du couscous de La graine et le mulet), pour ses scènes de repas à la bonne franquette. Du coup, ça pleure, ça s’aime et… ça mange beaucoup. Des huitres et des spaghettis à la sauce bolognaise de préférence !
L’aile ou la cuisse de Claude Zidi
Dans cette comédie de 1976, Louis de Funès incarne l’inénarrable Charles Duchemin, un grand critique gastronomique qui embarque son fils Gérard (alias Coluche) dans une ultime croisade contre la malbouffe. Résultat ? Dire que le film donne faim est un doux euphémisme. En effet, entre deux course-poursuites, le père et le fils ont le temps de déguster des huitres, du foie gras en brioche et du poulet de Bresse à la française dans des restaurants étoilés. Tout un programme !
Tempête de boulettes géantes de Phil Lord et Chris Miller
Avant d’adapter sur grand écran 21 Jump Street et de remettre au goût du jour les LEGO via une grande aventure, Phil Lord et Chris Miller ont réalisé ce sympathique film d’animation. Au menu ? Flint Lockwood, jeune inventeur un brin allumé, crée une machine qui transforme l’eau en nourriture afin de redorer le blason de sa ville natale, embourbée dans un problème de sardines. Forcément, on s’y donne à cœur joie : pluie de cheeseburgers le lundi, avalanche de sorbets le mardi, torrent de pizzas le mercredi et ainsi de suite. Avec les couleurs éclatantes qu’offre l’animation, les aliments donnent une furieuse envie de manger.
Julie & Julia de Nora Ephron
En 1948, Julia Child emménage à Paris pour les besoins du travail de son époux et se prend d’amour pour la cuisine française. En 2002, à New York, Julie Powell décide de bouleverser son quotidien en se donnant un an pour réaliser toutes les recettes de Mastering the Art of French Cooking, un livre de cuisine écrit… par Julia Child. Adaptation de la vie de la vraie Julie Powell, cette comédie dramatique vaut autant pour son impressionnant casting (Meryl Streep, Amy Adams, Stanley Tucci, Chris Messina, Jane Lynch) que pour ses délicieux plats (tarte au chocolat à la crème, bruschetta et bœuf bourguignon).
The Lunchbox de Ritesh Batra
Dans ce drame indo-franco-allemand, une jeune femme tente de reconquérir son mari en lui concoctant un déjeuner aux petits oignons. Elle confie sa lunchbox à une société de livraison qui se trompe de destinataire. Le plat arrive en effet chez un homme solitaire, proche de la retraite. Durant 104 minutes, le réalisateur nous plonge dans la préparation des plats et la relation atypique qui nait de la cuisine. Du coup, la (bonne) nourriture est omniprésente et on ne peut qu’avoir les yeux brillants devant ces aubergines grillées, ces crevettes, ces beignets de poulet…
Soul Kitchen de Fatih Akin
Après des films douloureux comme Head On ou De l’autre côté, le cinéaste germano-turc Fatih Akin proposait en mars 2010 une parenthèse inattendue baptisée Soul Kitchen (la cuisine de l’esprit). Ou comment Zinos, un jeune restaurateur de Hambourg, tente de juguler ses problèmes de couple, ses pépins familiaux et son travail. Lequel consiste à satisfaire une clientèle exigeante et rock’n’roll. Ici, la cuisine est faite avec les tripes, l’amour, la colère et tous les sentiments qui coulent dans nos veines. On en ressort avec l’envie de se tailler une bavette entre amis avant de bifurquer vers un pub punk !
Wyzman Rajaona
Suivez les Cinévores